« 70 % des projets de changement échouent ! »
La littérature sur le changement dans les entreprises est si vaste qu’elle est en est redondante et apporte peu de nouveautés. Pire encore, elle persiste à entretenir toutes sortes de mythes dont 2 des plus prégnants concernent la résistance au changement (car si ça ne marche pas, c’est toujours la faute des autres) et les statistiques relatives à l’échec des initiatives de changement.
70 % ? Vous êtes certain ? Cette statistique qu’on retrouve dans la plupart des livres consacrés au changement est attribuée parfois à Peter Senge, parfois à John Kotter, citant eux-mêmes des sources moins connues comme Mickael Hammer et James Champy (Michael Hammer et James Champy, Reengineering the corporation, 1993) ou encore Nitin Nohria et Michael Beer (Nitin Nohria et Michael Beer, Cracking the code of change HBR, May-June 2000).
CETTE STATISTIQUE NE REPOSE SUR AUCUNE DONNEE PRECISE ET ETUDE RECONNUE.
Parfois, la manipulation est encore plus flagrante, nul besoin de recourir à de pseudo-etudes scientifiques ou travaux de recherche…
ça commence par un tweet
qui vous conduit à un article mentionnant une étude, réalisée par McKinsey & Company …
L’étude en question se trouve dans cet article : « we know, for example, that 70 percent of change programs… « . Bel exemple de rigueur scientifique !
Bref, cette fameuse statistique des 70%, aussi vielle que le consulting, ne repose sur aucune donnée précise. Elle n’est pas documentée, encore moins actualisée et symbolise à elle seule l’absence de renouveau, le flou mais aussi les enjeux économiques et financiers autour de la question du changement.
Arrêtons de faire ce qui ne marche pas !!
Plus que la statistique, c’est toute une vision passéiste du changement qu’il faut abandonner à l’heure où beaucoup de programmes de changement n’atteignent pas les résultats escomptés.
Les approches du changement ont montré leurs limites et, à l’instar des entreprises, doivent aujourd’hui se réinventer. Cela passe par l’utilisation dans le cadre du changement, de principes, pratiques et méthodes ayant fait leurs preuves dans d’autres contextes : la véritable nouveauté réside ainsi dans le fait de s’appuyer sur l’agilité et la culture agile pour accompagner le changement, avec comme ultime paradoxe, l’objet même de ce changement : l’agilité.
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